À l’approche de l’été, vous redoutez la sensation des jambes lourdes ? C’est sans doute parce que, comme près d’un français sur trois, vous souffrez d’insuffisance veineuse. Dans cet article, nous faisons le point sur cette pathologie très répandue qu’il ne faut pas laisser sans traitement. 

L’insuffisance veineuse des membres inférieurs est une affection chronique résultant d’un mauvais retour veineux. Autrement dit, le sang qui descend naturellement dans les jambes, à du mal par la suite à remonter vers le cœur et stagne dans les veines des membres inférieurs. Le bon fonctionnement du retour veineux dépend de plusieurs mécanismes permettant de lutter contre la gravité en position debout : système cardiaque, système vasculaire, point de pression et valvule de retour veineux. Or, il suffit que l’un d’entre eux dysfonctionne pour que la machine s’enraye : insuffisance cardiaque, perte d’élasticité et de tonicité des veines, incontinence des valvules, etc. sont autant de facteurs déclenchants de l’insuffisance veineuse.  

L’insuffisance veineuse serait d’origine héréditaire dans 80 % des cas ! Pour autant, si l’insuffisance veineuse est une affection particulièrement répandue dans les pays industrialisés, c’est en raison de l’importance de l’impact du mode de vie et des facteurs environnementaux sur le développement et l’évolution de la maladie.  

Au titre des facteurs de risque ou d’aggravation de l’insuffisance veineuse, on retrouve :  

  • le surpoids qui augmente la pression subie au niveau des membres inférieurs ;  
  • la sédentarité qui diminue les performances cardiaques et dilations vasculaires ainsi que la masse musculaire (support du réseau artériel et veineux) ;  
  • le tabagisme qui entraîne des troubles de la motricité des parois vasculaires ;  
  • la grossesse et la prise œstrogènes (pilule contraceptive), ce qui entraîne une prédominance de l’insuffisance veineuse chez les femmes, bien que les hommes ne soient pas épargnés ;  
  • les activités professionnelles impliquant une position debout (infirmiers, vendeurs, coiffeurs, etc.) ou assise prolongée (télétravail, travail de bureau, etc.) ;  
  • les voyages en avion (même de courte durée) en raison de la pressurisation puis de la dépressurisation de la cabine ainsi que du phénomène de déshydratation pendant le vol. 

Les symptômes de l’insuffisance veineuse sont facilement reconnaissables :  

  • La sensation de jambes lourdes : avec une aggravation au fur et à mesure de l’avancement de la journée et une amélioration au cours de la nuit ;  
  • Les sensations de picotements, de démangeaisons ou encore de fourmillement au niveau des membres inférieurs ;  
  • Les « jambes sans repos » : le soir en position allongée, le besoin irrépressible de constamment bouger ses jambes ;  
  • Des crampes le soir en position allongée, causée par le reflux de toxines accumulées au cours de la journée ;
  • Les fameuses « chevilles gonflées » qui sont des œdèmes concernant toute la zone allant des mollets aux pieds et repérables notamment à l’apparition d’une trace de compression causée par l’élastique de la chaussette ;  
  • Les varices qui correspondent à la dilatation permanente d’un ou plusieurs vaisseaux sanguins. Seules les varices superficielles sont visibles, mais peuvent également concerner le système veineux profond et seront alors invisibles. Ces varices s’accompagnent parfois d’un eczéma et dans les cas les plus graves, d’ulcères variqueux qui doivent impérativement être traités.  

L’insuffisance veineuse est une affection souvent remarquée au moment de l’été. En effet, la chaleur estivale accentue la dilatation des vaisseaux et l’accumulation de sang dans les membres inférieures.

Il s’agit également d’une pathologie chronique autoaggravante. En effet, si rien n’est fait pour y remédier, la stagnation du sang dans les veines accentue leur dilation et diminue leur tonicité. Par ailleurs, la stagnation prolongée du sang dans les membres inférieurs favorise les risques de thrombose veineuse, à savoir l’apparition d’un caillot sanguin qui, s’il se détache de la paroi veineuse peut aboutir sur une embolie pulmonaire (causant la mort d’environ 20 000 personnes en France chaque année).  

En raison de sa capacité d’aggravation vers des affections très dangereuses, l’insuffisance veineuse doit impérativement être traitée, et ce, dès l’apparition des premiers symptômes. 

Pour lutter contre l’insuffisance veineuse, l’accent est mis tout d’abord sur la prévention, avec la prise en compte des rôles majeurs de l’activité physique et de l’alimentation :  

  • Le rôle de l’activité physique :  

Si le corps médical recommande de faire entre 7 500 et 10 000 pas par jour, ce n’est pas pour rien ! En effet, la pratique régulière d’une activité physique de type modérée (marche ou natation par exemple) produit de nombreux effets bénéfiques sur l’organisme et participe à lutter activement contre l’insuffisance veineuse. Ce type d’activité physique permet en effet d’améliorer les performances cardiaques, d’augmenter l’appui au niveau du point de compression du pied et d’augmenter la masse musculaire au niveau des jambes, bénéfique pour éviter une surdilatation veineuse.  

A contrario, il est recommandé d’éviter des activités physiques trop intenses et traumatiques pour les jambes telles que le tennis, le football ou l’haltérophilie qui entraînent une détérioration des valvules musculaires.  

  • Le rôle de l’alimentation :  

Notre alimentation a un impact considérable sur notre santé. En effet, une alimentation saine, variée et équilibrée aura un impact positif sur le système cardiaque et limitera les risques de surpoids.  

Par ailleurs, il est également possible de recourir à la phytothérapie, précieux allié pour prévenir les jambes lourdes et l’insuffisance veineuse. En phytothérapie, on aura recours à la consommation de certaines plantes aux qualités vasoprotectrices, contenant en particulier des flavonoïdes. Sont particulièrement recommandés la consommation de Petit-Houx/Fragon épineux (déconseillé en cas d’hypertension artérielle) et de Vigne rouge (déconseillé chez les femmes ayant des antécédents familiaux de cancer de l’utérus). De manière générale, il est recommandé de ne pas avoir recours à la phytothérapie sans avis médical en cas de suivi en parallèle d’un traitement médicamenteux anticoagulant.  

  • L’utilisation de la contention :  

La contention a beaucoup évolué ces dernières années, à la fois en termes d’efficacité et d’esthétisme. La contention grâce à la compression exercée sur les vaisseaux est une solution mécanique permettant d’améliorer le retour veineux. Il est recommandé d’utiliser des bas de contention dans plusieurs situations : en cas de voyage en avion, de journée sans activité physique ou au contraire passée en grande partie debout, à la fin de la grossesse (troisième trimestre), ou dès l’apparition de la sensation de jambes lourdes ou de varices. Attention, les instruments de contention (bas, collants, bandes, etc.) sont contre-indiqués en cas d’artériopathie sévère.  

  • Soulager les jambes lourdes au quotidien :

Enfin, il existe différentes techniques bonnes à savoir, qui peuvent soulager la sensation de jambes lourdes au quotidien : en cas de fortes chaleurs, un bain de pieds avec de l’eau fraîche afin de réduire la dilatation veineuse, massage manuel des jambes en partant des chevilles et en remontant vers le haut des mollets, l’évitement des vêtements trop serrés, ou encore l’adoption d’une position allongée avec les jambes légèrement surélevées.  

En l’absence d’efficacité des mesures de prévention et en cas d’aggravation, de l’insuffisance veineuse, des traitements médicamenteux, voire chirurgicaux peuvent être envisagés par votre médecin. D’un point de vue pharmacologique, on retiendra l’usage de médicaments « veinotoniques » (se présentant sous la forme de gélules, comprimés, suppositoires, crèmes ou gels).

Contre les varices apparentes, il est possible d’améliorer l’esthétique des jambes à l’aide de la sclérothérapie, technique consistant en l’injection d’un produit sclérosant directement dans la veine concernée. Réalisée en ambulatoire, la sclérothérapie est indolore bien que présentant plusieurs contre-indications.  

Enfin, pour les cas les plus graves d’insuffisance veineuse, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Pour ce faire, il existe plusieurs techniques auxquelles peut recourir le chirurgien telles que la chirurgie classique, la cryothérapie, l’endos laser ou encore les ultra-sons. L’objectif de ce type d’intervention est de supprimer les vaisseaux superficiels malades. Cette technique est utilisée en dernier recours chez les personnes souffrant d’insuffisance veineuse.  

Les hémorroïdes sont des petits lacs sanguins normalement présent à tout âge dans la région de l’anus qui, en fonction de leur localisation, peuvent être qualifiés soit d’internes, soit d’externes. Or, en raison d’une insuffisance veineuse, il arrive que les hémorroïdes connaissent certaines complications. On parlera de thromboses hémorroïdaires en cas de tuméfaction douloureuse (ressemblant parfois à un œdème à l’entrée de l’anus), de saignements plus ou moins importants (généralement indolore) ou encore de prolapsus hémorroïdaire (protubérance pouvant s’extérioriser de l’anus et entraînant des démangeaisons, saignements, ou suintements).  

À l’origine de ces problèmes hémorroïdaires, on retrouve plusieurs facteurs de risques tels que l’hérédité, les troubles intestinaux (constipation et diarrhée), des maladies du système veineux ou du système de fixation des hémorroïdes, la grossesse, une alimentation épicée ou encore certains médicaments irritants (certains suppositoires et laxatifs).  

Contre les hémorroïdes, il existe principalement trois types de traitements.  

En cas de douleurs hémorroïdaires aiguës et sur une courte période, il est généralement recommandé d’avoir recours à un traitement médicamenteux, les traitements instrumentaux et chirurgicaux étant réservés aux situations d’installation chronique ou de maladie hémorroïdaire très avancée).  

Ainsi, pourront être prescrits pour le traitement des crises hémorroïdaires :  

  • des antalgiques ou des anti-inflammatoires ;  
  • des laxatifs destinés à réguler le système intestinal en cas de constipation ;  
  • des veinotoniques pour résorber la thrombose  ;  
  • des suppositoires et crèmes destinés à protéger la paroi anale et à diminuer l’œdème. 

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