Chaque année, la rentrée des classes marque le retour des poux de tête (Pediculus humanus capitis). Angoisse des instituteurs et phobie des parents, les infestations de poux font leur grand retour dans les classes comme dans les foyers. Pour cette rentrée de septembre 2021, oubliez la mayonnaise sur la tête et les draps dans les sacs poubelle, dans cet article nous vous parlons des solutions qui marchent vraiment. De préférence, sans pesticides !

Les poux sont des petits insectes mesurant entre 1 et 3 millimètres à l’âge adulte. Cette petite taille ainsi que leur capacité à adapter leur couleur à celle de la chevelure de son hôte les rendent quasiment invisible à l’œil nu.

Les poux sont à la fois sensibles au froid et hématophages (se nourrissent de sang), c’est la raison pour laquelle ils s’installent à la racine des cheveux humains où ils trouvent chaleur et nourriture en abondance. En piquant le cuir chevelu pour se nourrir, les poux émettent une protéine contenue dans leur salive. Or, si certaines personnes sont allergiques à ces protéines et ressentent des démangeaisons qui leur font gratter la tête, ce n’est pas le cas de tout le monde. Ainsi, il est tout à fait possible d’avoir la tête infestée de poux sans s’en rendre compte.

Par ailleurs, les poux ont des capacités de reproduction exceptionnelles. Imaginez un peu : chaque femme adulte est capable de pondre jusqu’à 10 œufs (que l’on appelle lente) par jour. Ces lentes sont immédiatement collées à l’aide d’une colle puissante sur les cheveux.  Chaque lente éclot au bout d’une semaine environ et chaque larve (c’est ainsi que l’on nomme les jeunes poux) devient adulte en une semaine à peine. Résultat : il ne faut que quelques semaines pour que l’infestation se propage !

Enfin (et c’est important de le mentionner pour la suite), les poux respirent de manière tout à fait originale : ils disposent d’une dizaine d’orifices respiratoires répartis sur toute la surface de leur corps. En cas de danger (présence d’un produit toxique ou inondation, par exemple), les poux ont la capacité de fermer ces orifices et de rester en apnée pendant plusieurs heures, jusqu’à ce que la situation redevienne normale.

Discrets et résistants, voici les deux adjectifs qui caractérisent le mieux les poux ! Ainsi n’imaginez pas qu’un simple shampoing vous permettra de vous en débarrasser !

A ce stade, il convient de faire une précision importante : si dans la majorité des cas les poux envahissent les têtes des enfants, les infestations de poux peuvent toucher absolument tout le monde, quel que soit l’âge et qu’elle que soit le niveau d’hygiène !

Non, ce ne sont pas seulement les enfants sales qui attrapent des poux. Cela peut arriver à tout le monde ! Il suffit pour cela qu’une tête non contaminée entre en contact avec une tête contaminée. (Ce qui, il faut le dire, reste tout de même la grande spécialité des enfants.)

En dehors du contact direct de tête à tête, la contamination par les poux peut se faire par l’intermédiaire de surfaces contaminées. Normalement, les poux restent bien au chaud à la racine des cheveux. Cependant, en cas d’infestation massive d’une tête, les poux migrent vers les extrémités de cheveux, faute de place à la racine. Ils peuvent alors facilement être déposés sur l’ensemble des surfaces avec lesquelles la tête infestée entre en contact :  siège de voiture, couvre-chef (cagoule, bonnet, capuche, etc.).

Première idée reçue à abattre : il n’existe pas de « tête à poux » ! Si votre enfant attrape des poux quatre fois par an, ce n’est pas parce qu’il a des cheveux spéciaux, mais parce qu’il est en contact régulier avec une source d’infestation ! Souvenez-vous : tout le monde n’a pas la tête qui démange ! Il est donc tout à fait possible qu’un de ses camarades de classe ait des poux sans même s’en rendre compte.

Ainsi, pour prévenir au mieux les infestations de poux, il convient :

D’inspecter régulièrement le cuir chevelu de tous les membres de la famille (et pas uniquement ceux de vos enfants) : tout le cuir chevelu, mais plus particulièrement les zones autour des oreilles et de la nuque ;

Si les cheveux sont courts et/ou raides, de passer deux fois par semaines un peigne fins en métal spécialement dédié. En agissant précocement et régulièrement, les poux adultes présents sur la tête n’auront que peu de possibilités de se reproduire ;

De rincer régulièrement les cheveux avec l’eau vinaigrée : celle-ci permettant de dissoudre la colle qui permet d’accrocher les lentes aux cheveux ;

De partir à la recherche des sources d’infestation et de ré-infestation : de quelle manière vous ou les membres de votre famille êtes contaminés ?

Néanmoins, les poux sachant se faire très discrets, les mesures de prévention contre les poux sont loin d’être efficaces à 100 %. En cas d’infestation avérée, il faudra alors envisager un traitement curatif disponible en pharmacie.

Quid des huiles essentielles ? Internet regorge de recettes miracles à base d’huiles essentielles qui auraient des capacités répulsives contre les poux. De fait, même les grands fabricants de médicaments s’y sont m’y et intègrent désormais les huiles essentielles dans leurs solutions anti-poux. Les deux huiles essentielles les plus couramment utilisées en la matière sont l’huile essentielle de lavande et l’huile essentielle d’arbre à thé.

On comprend aisément que les parents préfèrent utiliser des produits considérés comme naturels sur la tête de leurs enfants plutôt que des pesticides chimiques. Cependant, il convient de rappeler que les huiles essentielles représentent des concentrés d’actifs qui peuvent avoir des effets réels sur la santé. En outre, mauvaise nouvelle : l’Union européenne se penche actuellement sur le cas de l’huile essentielle de lavande, qu’elle suspecte d’être toxique. Attention donc à ne pas jouer avec vos flacons d’huiles essentielles, surtout sur la tête de vos enfants ! Quant aux produits pharmaceutiques contenant des huiles essentielles, leur toxicité ayant déjà été évaluée, il vous suffit de respecter strictement les doses indiquées ainsi que les durées d’application.

Au XXe siècle, les pesticides chimiques (connus aujourd’hui sous la dénomination de biocides) font leur apparition et constituent un moyen de lutte efficace contre les poux et autres vermines qui squattent nos maisons. A partir des années 1950, le DDT fait son apparition et c’est une révolution dans le monde en matière de lutte contre les insectes. Malheureusement, cette joie n’est que de courte durée, puisque dès les années 1970 les poux ont développé les premières résistances au DDT.

Puis, une seconde génération d’insecticides entre en jeux : ce sont les pyréthrinoïdes. Les pyréthrinoïdes sont une famille d’insecticides qui agit en bloquant le fonctionnement du système nerveux des insectes. Ceux-là aussi font leur temps et entrent dans la composition de la majorité des produits anti-poux jusque dans les années 2000. Malheureusement, à leur égard aussi les poux deviennent de plus en plus résistants. L’on commence par ailleurs à souligner la dangerosité de certains insecticides pour la santé, et plus particulièrement pour celle des enfants.

Alors que faire ?

Depuis plusieurs années, la nouvelle génération d’insecticides a fait son apparition et se base sur une idée ingénieuse. Au lieu de tenter d’intoxiquer à tout prix les poux, pourquoi ne pas les empêcher de respirer.

Souvenez-vous : les poux disposent d’une dizaine d’orifices respiratoires, en les bloquant, nous pourrions les empêcher de respirer. Sur le fondement de cette idée, la nouvelle génération d’anti-poux a désormais recours aux matières grasses ou obturantes. Le principe est simple : on recouvre la tête de cette matière grasse ou obstruant pendant une certaine durée à l’issue de laquelle on réalise un nettoyage. Les deux principales substances utilisées en la matière sont les dérivés de silicone et d’huile de coco. Leur efficacité a été démontrée et les produits ayant recours à ces substances présentes plusieurs avantages :

Ils sont considérés comme pas ou peu toxiques ;

Ils sont capables d’agir, même si les poux sont résistants aux insecticides dits classiques ;

Ils ont de beaux jours devants eux, étant donné la faible probabilité que les poux développent une résistance à leur égard : en effet, ces nouveaux insecticides agissent de manière mécanique, comme cela a été expliqué plus haut. Certains produits n’agissent que sur les larves ou les adultes (il faudra alors recommencer l’opération au bout de sept jours) tandis que d’autres affichent une efficacité même sur les lentes (dans ce cas, une seule application suffit). Avant et après l’utilisation du produit (qu’il se présente sous forme de shampoing ou de lotion), n’oubliez pas de passer le peigne fin dans la chevelure (en démarrant de la racine et en travaillant par section. Enfin, il ne vous coûte rien d’appliquer les mesures préventives décrites dans la section 3. En effet, plus la charge de l’infestation est faible (c’est-à-dire, moins il n’y a de poux sur la tête) et plus le traitement sera efficace, dès la première application.

Dernière question : que faut-il faire pour le reste de la maison ? A ce titre, ne vous inquiétez pas trop. En effet, les infestations de poux sont différentes de celles de puces ou de punaises de lit. Ainsi, il n’est pas nécessaire de traiter l’ensemble de la maison à l’insecticide ou d’enfermer les draps pendant des mois dans des sacs plastiques. Il suffit de passer régulièrement les taies d’oreiller et les draps en machine à laver afin de faire disparaître les éventuelles lentes qui s’y seraient déposées.

En cliquant sur « Accepter tous les cookies », vous acceptez le stockage de cookies sur votre appareil pour améliorer la navigation sur le site, analyser son utilisation et contribuer à nos efforts de marketing. Pour plus d’informations sur les différents cookies que nous utilisons ou pour modifier vos préférences et vos paramètres

Plus d'informations